Au fil de l’évolution de Gavi, il est devenu évident que les obstacles à la vaccination n’étaient pas seulement d’ordre économique ou physique, mais qu’ils étaient parfois aussi basés sur le sexe. Au niveau mondial, les filles et les garçons sont vaccinés de manière égale, mais dans certains pays, il existe un déséquilibre entre les sexes qui fait que les garçons sont davantage protégés par des vaccins. La vaccination n’est pas exempte de discrimination de genre dans son impact. Dans les pays bénéficiant du soutien de Gavi, les femmes sont les principales soignantes, ce qui fait que les stratégies de vaccination doivent garantir leur engagement actif, par exemple, en veillant à ce que les familles soient visitées au moment propice où il sera possible de vacciner les enfants. Gavi s’efforce de veiller à ce que les personnes de tous les sexes reçoivent les vaccins sans aucune discrimination.
Cependant, l’accès n’est pas le seul problème lié au genre. Certains agents pathogènes affectent davantage les femmes que les hommes, notamment le virus du papillome humain (VPH)le virus du papillome humain (VPH)
Dans le monde, une femme meurt du cancer du col de l’utérus toutes les deux minutes. Avec 311 000 décès par an, ce cancer tue plus de femmes que les complications au cours de la grossesse et celles lors de l'accouchement réunies. Le vaccin contre le papillomavirus humain (VPH) peut prévenir jusqu'à 90% de tous les cas de cancer du col de l’utérus, mais, lors de son lancement en 2006, le prix pour une dose était supérieur à 100 dollars. Il était donc inaccessible pour la plupart des femmes dans les pays à faible revenu où pourtant, 90% des décès par cancer du col de l’utérus sont recensés. Depuis que Gavi soutient ce vaccin, son coût a diminué, passant ainsi à moins de 5 dollars par dose pour les pays à faible revenu, un prix bas record. La vaccination est cruciale dans ces pays, les femmes ayant un accès limité aux séances de dépistage ou au traitement. Depuis 2013, et grâce au soutien de Gavi, 3,9 millions de filles et jeunes femmes ont été protégées contre le VPH., qui est à l’origine de la quasi-totalité des cas de cancer du col de l’utérus. Dans les pays bénéficiant du soutien de Gavi où le dépistage et le traitement ne sont pas largement disponibles pour la plupart des femmes, il est devenu la principale cause de décès par cancer chez les femmes, tuant désormais plus de femmes que les complications liées à la grossesse et à l’accouchement. Ce problème d’importance croissante a amené Gavi à commencer à prendre en charge le vaccin contre le VPH. Introduit pour la première fois en 2013 avec le soutien de Gavi, ce vaccin était inhabituel, non seulement parce qu’il permettait de lutter contre le cancer, mais aussi parce que son efficacité dépendait de la vaccination des jeunes femmes et des filles. Cela signifiait que le vaccin ne pouvait pas être introduit dans les programmes de vaccination infantile de routine.
Pour y remédier, une série de programmes de démonstration du VPH a été initialement lancée pour tester la faisabilité et le coût de la vaccination des adolescentes dans 30 pays à revenu faible ou intermédiaire. 27 pays ont déjà introduit ou approuvé l'introduction du vaccin dans leurs programmes nationaux de vaccination, protégeant ainsi près de 4 millions de filles et de jeunes femmes. À ce jour, 18 pays soutenus par Gavi ont lancé des programmes nationaux de vaccination pour lutter contre le virus du papillome humain, et 5 d’entre eux – le Malawi, la Tanzanie, l’Ouganda, le Zimbabwe et la Zambie – figurent parmi les 10 pays où le cancer du col de l’utérus est le cancer le plus fréquent.
Désormais, les pays peuvent directement demander un soutien sans passer par un programme de démonstration. La prise en charge de ce vaccin a été si populaire dans les pays que la demande croissante a créé des problèmes d’approvisionnement, mais Gavi s’est engagée à continuer d’aider les pays à introduire le vaccin.
Le vaccin contre le VPH représente également un important aboutissement de l’un des volets du travail de dynamisation des marchés de Gavi. En travaillant en étroite collaboration avec les pays et les partenaires de l’industrie, l’Alliance a été en mesure de fournir le vaccin aux pays à un prix abordable, prévenant ainsi des infections et sauvant de nombreuses vies.