Cinq choses à savoir sur la variole du singe
Le Royaume-Uni a signalé des cas inhabituels de variole du singe, maladie normalement transmise par les animaux sauvages infectés. Qu'est-ce que cette maladie, comment se propage-t-elle et peut-on la traiter ?
- 20 May 2022
- 4 min read
- by Priya Joi
Le Royaume-Uni a signalé à ce jour neuf cas de variole du singe (monkeypox en anglais), maladie infectieuse peu transmissible chez les humains. Le premier cas, identifié le 7 mai 2022, est survenu chez un voyageur revenant du Nigéria. Une semaine plus tard, deux autres personnes étaient diagnostiquées avec le monkeypox, mais les enquêtes menées par les autorités sanitaires n’ont pas trouvé de lien avec le cas initial.
Les vaccins antivarioliques de première génération ne sont plus disponibles pour le grand public. Un vaccin plus récent, basé sur la vaccine, a été approuvé pour la prévention de la variole et du monkeypox en 2019, mais il n'est pas encore largement disponible.
Six autres cas ont été diagnostiqués aux Royaume-Uni, sans que l’on puisse affirmer un lien entre eux, ce qui fait craindre la circulation du virus dans la population, même si le risque de propagation interhumaine est probablement faible, sauf en cas de contact physique étroit. Depuis, plusieurs dizaines de cas ont été confirmés au Royaume-Uni et dans divers pays de l’Union européenne, et d’autres cas sont en cours d’investigation.
Jusqu’ici, les cas de variole du singe étaient rares en dehors de l'Afrique centrale et de l'Ouest ; deux cas avaient été identifiés aux États-Unis l'année dernière, tous deux chez des voyageurs revenant du Nigéria. Mais le cas identifié récemment dans le Massachussetts est survenu chez un adulte ayant voyagé au Canada.
Voici cinq choses à savoir sur cette maladie potentiellement mortelle.
1. La variole du singe est causée par un virus qui ressemble à celui de la variole
La variole du singe (appelée également orthopoxvirose simienne) est causée par un virus du même nom étroitement lié à celui de la variole, laquelle a maintenant été éradiquée de la planète. Tous deux sont membres du genre Orthopoxvirus de la famille des Poxviridae. La variole du singe a été découverte pour la première fois en 1958, lorsque des foyers d'une maladie provoquant des symptômes proches de ceux de la variole ont été découverts chez des singes maintenus en captivité pour la recherche. Elle a été observée pour la première fois chez des humains en 1970 en République démocratique du Congo (RDC), et elle est désormais endémique en Afrique centrale et occidentale.
En 2020, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait comptabilisé 4 594 cas suspects de variole du singe, qui avaient entraîné 171 décès (taux de létalité de 3,7 %). Ces cas ont été répertoriés comme suspects car la confirmation nécessite un test PCR, qui n'est pas facilement disponible dans les zones endémiques.
2. La variole du singe provoque des pustules sur tout le corps
Les symptômes apparaissent généralement entre cinq et treize jours après l'infection, mais l’incubation peut durer jusqu'à 21 jours. La maladie débute par de la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires, des douleurs dorsales, un gonflement des ganglions lymphatiques, des frissons et une grande fatigue. L’éruption cutanée se manifeste après l’apparition de la fièvre. Elle se limite tout d’abord au visage, à la paume des mains et des pieds avant de s'étendre aux autres parties du corps, et même parfois gagner la muqueuse buccale, les parties génitales et la cornée. Elle progresse vers des vésicules, puis des pustules jusqu'à former une croûte qui finit par tomber, provoquant dans certains cas, la desquamation de grands pans de peau.
En règle générale, la guérison est spontanée et les symptômes s'atténuent spontanément au bout d’un mois mais dans certaines circonstances, la maladie peut toutefois être fatale dans un cas sur dix. Les enfants sont particulièrement vulnérables.
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3. Le diagnostic nécessite des tests PCR
Sachant que de nombreuses maladies telles que la varicelle et la rougeole s'accompagnent d'éruptions cutanées, le diagnostic définitif ne peut être posé que par des laboratoires spécialisés. En effet, ainsi que le recommande l’OMS, il convient d’effectuer un test PCR, car les antigènes des orthopoxvirus et les anticorps qu’ils induisent ne permettent pas de déterminer avec précision s’il s’agit du virus la variole du singe ou d'autres virus apparentés.
4. La variole du singe se propage par contact étroit
Le virus se transmet généralement à l'homme à partir d'animaux sauvages infectés, (rongeurs, primates) vivant dans les forêts tropicales d'Afrique centrale et Occidentale, mais la transmission interhumaine est également possible. De même que pour le virus Ebola, elle ne se fait que par contact étroit avec les lésions, les fluides corporels, les gouttelettes respiratoires de patients infectés ou avec des matériaux contaminés comme la literie ou les vêtements.
5. Il n’existe actuellement aucun traitement, mais nous disposons d'un vaccin (très ancien)
À l'heure actuelle, l'OMS ne recommande aucun traitement particulier pour la variole du singe, mais certains antiviraux comme le tecovirimat sont autorisés pour lutter contre les orthopoxvirus.
Le vaccin antivariolique qui a permis l'éradication de la variole il y a plusieurs décennies est très efficace contre la variole du singe (efficacité estimée à 85 %). Mais ce vaccin de première génération n’est plus disponible pour la population. Un vaccin plus récent, également préparé à partir de la vaccine, a été approuvé en 2019 pour la prévention de la variole et du monkeypox, mais sa disponibilité est encore limitée.